Faire les choses soi-meme : la bouffe entre potes
Comme un certain nombre de notes ces derniers temps, le point de départ de celle-ci m'a été donné (involontairement cette fois) par Fiörgyn (qui a été rétrogradé à la 6e place au classement Vinci du Legionnaire, hou, minus). Je le remercie donc.
Ce sont ses talents en marketing qui m'ont aidé cette fois, par le biais de cette anecdote : les pates à gateau toutes pretes se vendent mieux quand il faut rajouter un ingrédient ; dans l'histoire qu'il me racontait, il s'agissait d'un oeuf. Cela peut sembler étrange, mais c'est ainsi : quand on demande aux gens de mettre un tout petit peu la main à la pate (jeu de mots bien involontaire), ils sont plus heureux. Sans doute cela donne-t-il l'impression d'avoir fait un petit quelque chose, pas d'avoir simplement d'avoir acheté un truc complètement industriel.
Il ne s'agit pas de savoir quelles sont vos préférences personnelles à vous, c'est statistiquement un fait établi. Les consommateurs sont pret à payer plus cher et à racheter plus fréquemment un produit moins complet en soi, un produit qui demande un peu plus de travail (plus de vaisselle, 5 min supplémentaires de préparation). Il serait stupide de ne pas en tirer profit, vu que cela procure plus de plaisir aux clients.
Maintenant que ce fait est présenté, parlons maintenant d'un des événements qui font le plus plaisir lorsqu'on se retrouve entre amis : une bonne grosse bouffe. J'ai remarqué que souvent, les repas les plus festifs étaient ceux du type raclette, fondue, pierrade, crepes-parties, etc. Un de mes souvenirs les plus récents d'un diner génial fut organisé par ma cavalière du cours de rock : une soirée "coréenne" comme elle disait. Elle avait disposé dans plein d'assiètes tout un tas d'ingrédients, surimi, saumon, concombre, carottes, coriandre fraiche, leberkäse (sorte de fromage de foie allemand), et plein d'autres choses encore. Au centre de la table, un saladier empli d'eau chaude quasi bouillante dans lequel tremper pour les ramollir des galettes de riz. Les galettes prenaient alors environ la consistance de crèpes. On pouvait ensuite s'en servir pour emballer les ingrédients de son choix et se faire son rouleau de printemps perso.
Et là, connection entre 2 neurones (mon 3e est en grève en ce moment) : si le principe de marketing sus-mentionné était également valable pour les bouffes entre amis? C'est vrai, le principe de pouvoir personnaliser selon son gout ce qu'on va mettre dans son assiète fait toujours plaisir, et hormis les demi-hommes qui n'aiment pas le fromage, je ne connais personne qui ne se réjouisse de la perspective d'une bonne raclette ou il pourra mélanger à son gré les charcuteries de son choix, le fromage fondu, les patates et les cornichons.
Attention, je n'ai pas dit que les repas plus traditionnels n'étaient pas attrayants, je reste un grand partisan du poulet roti du dimanche (aprés-)midi, ou de la monumentale platrée de tomates farcies. C'est juste que si on laisse le choix, la majorité des gens se tournera sans doute plus volontier vers le repas "participatif" meme si la participation reste largement illusoire, le boulot est toujours aussi important pour l'hote - et je parle d'expérience. Qui plus est, ce genre de repas est généralement accompagné d'une foule de plats différents, d'une cohorte d'ingrédients. Et hop, impression de richesse et d'abondance, impression qui fait la richesse des supermarchés au dépend des superettes et des superettes au détriment des épiciers.
Et oui, qu'on le veuille ou non, le market' est partout. Et en meme temps, ca permet de comprendre pas mal de comportements. Sur ce, bon appétit, tout cela m'a donné faim, il faut que j'aille chasser le chat errant.