Sapeurs Pompiers de Paris, j'écoute ?
Retour de cinéma (Thank You For Smoking, trés bon), minuit légèrement passés. Passage dans une rue peu éloignée de chez moi. Une forte odeur m'assaille. Vraiment forte. Du gaz ? Je continue et me demande si je ne devrais pas prévenir quelqu'un.
Et là, sans réfléchir plus longtemps, je compose pour la première fois de ma vie le 18, donne mon nom, ma position et mes soupçons. On m'envoie une voiture.
Je reviens à l'endroit où j'ai senti l'odeur. Et là, je flippe. D'une, parce que je ne suis pas sûr du tout que ce soit du gaz mais plutôt un solvant. De deux, parce que l'odeur devient fugace, évoquant alors plutôt une petite quantité qui m'aurait pendant quelques secondes enveloppée. Je commence à me dire que j'ai agit sans assez réfléchir (comme assez souvent, je dois l'avouer...)
Le camion arrive. Une personne sort. 2 personnes. 3 personnes. Un 4e... Bon sang, ils sont 7, rien que pour moi. Celui qui me semble être le chef d'escouade me demande avec un fort accent du sud-ouest ce que j'ai senti. Je réponds des solvants. "Alors vous appelez les pompiers parce que vous sentez de la peinture ?" Bordel...
"Voyez-vous la moindre trace de travaux autour de vous ?" réponds-je.
Le grand gaillard me considère... Oups, aurais-je vraiment merdé ?
Un autre pompier me demande alors dans mon dos "Est-ce ceci que vous avez senti ?" Il me tend son gant. Je retrouve l'odeur sous le caoutchouc. "C'est de l'essence" déclare-t-il. "Ca vient de la voiture, là"
Ils s'agenouillent, braquent une lampe sous le véhicule garé là, repèrent une fuite. La flaque dans le caniveau était le contenu du réservoir qui s'enfuyait, en toute simplicité.
Bon, ben voila, c'était pas une fuite de gaz mais d'essence. Moins grave, mais au final on m'a dit que je pouvais y aller sans plus me faire de remarque sur de la "peinture". Une voiture avec une flaque d'essence en dessous, ça méritait d'être signalé, non? Le chef d'escouade avait juste décidé en un regard que j'étais un con alarmiste sans chercher plus loin. Et j'adore être pris pour un con, pas vous ?
(Maintenant, si c'était juste un pot de peinture renversé sur la chaussée, j'aurais vraiment eu l'air d'un blaireau. Heureusement que mon instinct ne m'a pas trahi. Dieu, si tu existes, merci.)